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13 juillet 2011

Politique fiction

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Confrontation Le Pen - Nikonoff sur France 2
juillet 2011
Auteur : par Texte du M’PEP

Le jeudi 23 juin 2011 sur la chaîne de télévision France 2, lors de l’émission animée par le journaliste David Pujadas à 20h35 « Des paroles et des actes », Madame Le Pen a été mise en scène. Le M’PEP, dont un des porte-parole a été cité pour son livre Sortons de l’euro ! Restituer au peuple la souveraineté monétaire (Mille et une nuits, 2011), fait les constats suivants :

* Marine Le Pen est une politicienne attrape-tout que le microcosme politico-médiatique nourrit tout en se défendant du contraire.

* La version d’extrême droite de la sortie de l’euro préconisée par le Front national enfoncerait davantage encore le pays dans la crise et s’oppose radicalement à la sortie de gauche de l’euro.

C’est pourquoi le M’PEP a décidé de décoder le discours de Marine Le Pen (et celui de ses pseudo-contradicteurs journalistico-médiatico-politiques). Pour y parvenir, nous avons repris les vrais questions des journalistes et les vraies réponses de Le Pen lors des cette émission de télévision, mais nous avons introduit fictivement Jacques Nikonoff qui va répondre à sa manière aux journalistes et à Le Pen !

 CONFRONTATION LE PEN-NIKONOFF SUR FRANCE 2

Argumentaire anti-FN

 

Par le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP).

 

Le 12 juillet 2011.

Le jeudi 23 juin 2011 sur la chaîne de télévision France 2, lors de l’émission animée par le journaliste David Pujadas à 20h35 « Des paroles et des actes », Madame Le Pen a été mise en scène. Le M’PEP, dont un des porte-parole a été cité pour son livre Sortons de l’euro ! Restituer au peuple la souveraineté monétaire (Mille et une nuits, 2011), fait les constats suivants :

  • Marine Le Pen est une politicienne attrape-tout que le microcosme politico-médiatique nourrit tout en se défendant du contraire.
  • La version d’extrême droite de la sortie de l’euro préconisée par le Front national enfoncerait davantage encore le pays dans la crise et s’oppose radicalement à la sortie de gauche de l’euro.

C’est pourquoi le M’PEP a décidé de décoder le discours de Marine Le Pen (et celui de ses pseudo-contradicteurs journalistico-médiatico-politiques). Pour y parvenir, nous avons repris les vrais questions des journalistes et les vraies réponses de Le Pen lors des cette émission de télévision, mais nous avons introduit fictivement Jacques Nikonoff qui va répondre à sa manière aux journalistes et à Le Pen !

 INTRODUCTION

Marine Le Pen est une politicienne attrape-tout que le microcosme politico-médiatique nourrit tout en se défendant du contraire

Lors de l’émission de France 2 le 23 juin 2011, Le Pen a cité en exemple plusieurs personnalités dont la plupart de gauche. La dirigeante d’extrême droite est coutumière du fait. Elle a même dit récemment que si Georges Marchais, l’ancien secrétaire général du Parti communiste français dans les années 1970-1980 était encore de ce monde, il aurait voté pour elle !

Le 23 juin, à la télévision, Arnaud Montebourg et Ségolène Royal ont été félicités pour avoir évoqué la notion de « démondialisation ». Le Pen a aussi évoqué Pascal Boniface pour son livre Les Intellectuels faussaires, Éditions Jean-Claude Gawsewitch, 2011, et le député communiste André Gérin.

Pour montrer qu’elle n’était pas isolée sur la sortie de l’euro, Le Pen a montré les livres traitant du sujet :

  • Jean-Jacques Rosa, L’euro : comment s’en débarrasser, Grasset, 2011.
  • Christian Saint-Etienne, La fin de l’euro, François Bourin Éditeur, 2011.
  • Alain Cotta, Sortir de l’euro ou mourir à petit feu, Plon, 2010.
  • Maurice Allais, La Mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance, l’évidence empirique, Éditions Clément Juglar, 2007.
  • Morad el Hattab, La Vérité sur la crise, éditions Léo Scheer, 2011.

Mais c’est Jacques Nikonoff, porte-parole du M’PEP, auteur du livre Sortons de l’euro ! Resituer au peuple la souveraineté monétaire (Mille et une nuits, 2011), que Le Pen a évoqué le plus longuement en citant même une phrase de son ouvrage :

« Sortir de l’euro n’est pas un but en soi et ne réglera pas par miracle tous les problèmes économiques et sociaux des pays qui en font partie. Si la sortie de l’euro n’est pas une condition suffisante, elle est en revanche une condition absolument nécessaire pour mener de véritables politiques de gauche. »

Le Pen prétend ainsi que tous les gens qu’elle cite ont été convaincus par son discours. Mais alors qu’en est-il de Blum ou de Jaurès qu’elle évoque souvent, qui sont morts et enterrés ?

Pourquoi Le Pen en particulier et le FN en général agissent-ils ainsi ? Parce que les principales organisations de gauche et de droite, incapables depuis 30 ans de résoudre les crises, offrent un boulevard au FN.

La droite sarkozyste, qui avait capté une bonne partie de l’électorat du FN à la présidentielle de 2007, est en train aujourd’hui de le perdre. Pourquoi ? Parce que les promesses faites à l’époque à cet électorat n’ont pas été tenues par Sarkozy. De plus, ce dernier va constamment sur le terrain – le fumier – de l’extrême droite avec des thèmes comme l’ « identité nationale » ou l’immigration.

Quant au Parti socialiste, n’oublions pas que c’est à lui que nous devons la présence nauséabonde et désormais permanente du FN. Le think-tank « Terra Nova » qui lui est proche vient d’ailleurs d’inviter le PS à abandonner officiellement les classes populaires au FN car « il sera difficile à contrer ».

Le FN s’étant fait dérober une partie de ses idées par la droite, il dérobe à son tour une partie des idées de la gauche.

Fondé par Jean-Marie Le Pen en 1972, le Front national stagne électoralement pendant une dizaine d’années et n’obtient, par exemple, que 90 422 voix aux législatives de 1981 (0,35%). Ce n’est qu’aux élections cantonales de 1982 que l’un de ses dirigeants, Jean-Pierre Stirbois, crée la surprise en obtenant 12,6% à Dreux (28). Sur le plan national, le FN apparaît en pleine lumière le 17 juin 1984 lors des élections européennes où il obtient pour la première fois 2,2 millions de voix (10,95%).

La « rupture » est très nette entre 1981 et 1984, le FN passe de 90 422 voix (0,35%) à 2,2 millions de voix (10,95%). Que s’est-il passé pendant ces trois années pour susciter un tel bouleversement de la vie politique ? Il y a eu la victoire du Parti socialiste en mai 1981 (élection de François Mitterrand à la présidence de la République), puis le « tournant de la rigueur » en 1983.

En faisant la moyenne de l’abstention, des blancs et nuls entre 1958 et les législatives de 1981 incluses, on obtient 24,74%. Si on fait la même moyenne des européennes de 1984 incluses aux régionales de 2010 incluses, on obtient 39,69%, soit +14,95%. La « rupture » de 1983 apparaît dans toute sa clarté. Mais cette « rupture » est encore plus claire, si on peut dire, lorsqu’on ajoute les voix du Front national. Jusqu’aux législatives de 1981 incluses, la moyenne des abstentions, nuls, blancs et votes FN est de 24,78%. Tout change à partir des européennes de 1984 avec une moyenne des abstentions, nuls, blancs et votes FN jusqu’aux régionales 2010 incluses de 51,14%, soit +26,36%.

Le 16 mars 1986, après le passage au scrutin proportionnel voulu par François Mitterrand afin d’atténuer une défaite programmée du PS après le « tournant de la rigueur » et diviser la droite, le Front national entre à l’Assemblée nationale et obtient 35 sièges avec 2,7 millions de voix (9,65%).

La gauche de gauche, de son côté, est de plus en plus coupée des classes populaires car elle ne trouve pas le courage politique d’aborder les vrais problèmes :

  • La dénonciation de l’Union européenne comme élément de l’ordre mondial néolibéral, système d’aliénation et de domination dont il faut s’émanciper par la désobéissance, la sortie de l’euro et même le démantèlement de cette forme d’union entre les classes dirigeantes européennes.
  • La démonstration concrète, chiffrée et datée, qu’il est possible de supprimer le chômage et la précarité
  • La nécessité de démanteler les marchés financiers et non simplement de les réguler, cette dernière « solution » étant devenue aujourd’hui une berceuse pour endormir les enfants.
  • Le besoin impératif et urgent de prendre des mesures protectionnistes de manière unilatérale, dans une perspective universaliste et internationaliste.
  • Une mutation écologique du mode de production qui n’en reste pas aux incantations.

Devant la souffrance qui frappe une part croissante des Français, l’impuissance dont donnent l’impression les organisations de droite et de gauche et leur incapacité à offrir des perspectives crédibles et enthousiasmantes, ouvre la voie à l’aventure.

La version d’extrême droite de la sortie de l’euro préconisée par le Front national enfoncerait davantage encore le pays dans la crise et s’oppose radicalement à la sortie de gauche de l’euro

Lors du référendum sur le traité de Maastricht en 1992, qui a ouvert la voie à la monnaie unique, il y avait un « non » de droite et un « non » de gauche. Lors du référendum sur le projet de traité constitutionnel européen en 2005, qui s’est transformé en traité de Lisbonne, il y avait aussi un « non » de droite et un « non » de gauche. Aujourd’hui, avec la crise de l’euro, il existe une sortie de droite et même d’extrême droite de l’euro et une sortie de gauche. La sortie de gauche de l’euro est la suite logique et cohérente des « non » de gauche en 1992 et en 2005.

Assimiler et rendre identiques les objectifs et les moyens de la sortie de gauche de l’euro et celle de droite ou d’extrême droite revient à faire la même chose pour les « non » de gauche et de droite de 1992 et 2005. Cet amalgame est le fait d’incompétents ou de gens malhonnêtes. Les électeurs, eux, en 1992 et 2005, ont parfaitement su reconnaitre la différence entre les « non » de droite et de gauche. Il en est ainsi, également, aujourd’hui, avec les sorties de gauche de l’euro et celle de droite. Aucune comparaison possible !

D’ailleurs, la prestation télévisée de Le Pen le 23 juin 2011 en a administré la preuve. Le Pen, en effet, a été particulièrement médiocre sur la question de la sortie de l’euro. Si on appliquait les recettes du docteur Le Pen, le malade ne s’en remettrait pas.

 VERBATIM DE L’ÉMISSION « DES PAROLES ET DES ACTES » SUR FRANCE 2, LE 23 JUIN 2011

Cette émission a connu plusieurs séquences, dont l’une avec le journaliste François Lenglet et l’autre avec le journaliste Laurent Joffrin.

Verbatim de la séquence avec François Lenglet, David Pujadas, Marine Le Pen et Jacques Nikonoff

François Lenglet : Que se passerait-il si vous étiez présidente de la République ? La pierre angulaire de votre politique économique est que la France quitte l’euro. Vous dévaluerez de 25% le franc. Comment feriez-vous pour trouver les 8 milliards d’euros nécessaires, chaque semaine, pour financer son déficit, payer les services de l’État. Voici un tableau avec les taux de croissance du premier trimestre 2011 pour plusieurs pays :

 

  • France : 1%
  • Allemagne : 1,5%
  • Royaume-Uni : 0,5%
  • USA : 0,4% L’euro a une croissance plus forte.

Marine Le Pen : Lorsque je serais élue, je vais me tourner vers mes partenaires européens […] sur 6 ou 8 mois pour, dans le cadre d’un sommet, leur expliquer que ma volonté sera effectivement de retrouver une monnaie nationale.

Jacques Nikonoff : Un président de la République qui voudrait vraiment prendre le taureau par les cornes pour sortir notre pays de la crise qui dure maintenant, sous des formes diverses, depuis plus de 30 ans, prendrait des mesures extrêmement fortes. Il faut savoir ce que l’on veut. La gravité de la crise impose des mesures graves. Deux scénarios sont possibles : la victoire d’un candidat à la présidence de la République portant les propositions que je fais dans mon livre, ou la victoire d’une majorité portant les mêmes idées lors des élections législatives.

Prenons le cas de la victoire à l’élection présidentielle. Dès le dimanche soir de son élection, lors d’une conférence de presse tenue immédiatement après 20h, le nouveau président de la République annoncera l’entrée en vigueur de l’article 16 de la Constitution qui lui accorde des pouvoirs « exceptionnels ». Je rappelle la substance de cet article : « Lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier Ministre, des Présidents des assemblées ainsi que du Conseil Constitutionnel. Il en informe la Nation par un message. Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d’assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d’accomplir leur mission. Le Conseil Constitutionnel est consulté à leur sujet. Le Parlement se réunit de plein droit. L’Assemblée Nationale ne peut être dissoute pendant l’exercice des pouvoirs exceptionnels. »

La crise de l’euro remet en cause l’indépendance de la Nation et l’empêche d’y faire face avec efficacité. L’usage de l’article 16 est donc parfaitement légitime, d’autant que l’élection du président de la République est suivie d’un vide politique de quelques semaines, propice à tous les mauvais coups, en attendant l’élection d’une nouvelle Assemblée nationale. Par ailleurs, l’honnêteté politique voudrait qu’un candidat à l’élection présidentielle souhaitant faire usage de l’article 16 en parle pendant sa campagne. Personne ne sera donc surpris.

Mais, concrètement, à quoi servirait l’activation de l’article 16 de la Constitution ? À protéger la France le temps qu’elle sorte de l’Union européenne et de l’euro pour pouvoir reprendre le chemin du progrès social et économique.

Le nouveau président de la République, dans son discours, annoncera la tenue d’un référendum le même jour que les élections législatives. La question sera : « Êtes-vous favorable à ce que la France se retire de l’Union européenne, conformément à l’article 49 A du traité de Lisbonne ? Ce retrait a pour conséquences, d’une part, de sortir de l’euro et de revenir au franc, et d’autre part de réviser la Constitution française en lui ôtant son titre XV ‘‘De l’Union européenne’’ devenu obsolète ».

Afin de gérer au mieux la période de transition entre l’élection du nouveau président de la République, l’élection d’une nouvelle majorité parlementaire, la sortie de l’UE et la sortie de l’euro, l’article 16 est activé. Toutes les décisions prises par le président de la République dans le cadre de ses pouvoirs exceptionnels seront soumises au vote de lois dès que l’Assemblée nationale sera élue.

Les décisions, afin de permettre le retour rapide au plein-emploi grâce à la sortie de l’Union européenne et de l’euro, seront les suivantes : réquisition la Banque de France ; réquisition des banques et des compagnies d’assurance ; instauration immédiate du contrôle des changes et des mouvements de capitaux ; fermeture temporaire de la Bourse ; fermeture définitive du marché obligataire primaire et secondaire. Ces mesures radicales sont nécessaires pour mettre les marchés financiers hors d’état de nuire. La déclaration du président de la République devra également préciser que la France, pour avoir les mains libres, après avoir annoncé sa sortie de l’UE, sort également des autres piliers de l’ordre néolibéral mondial que sont le FMI, la Banque mondiale, l’OMC et l’OCDE. Les plans d’austérité sont annulés en France. La France annonce le défaut sur sa dette qui est immédiatement libellée en franc, ce dernier étant non convertible. Les paiements d’intérêt et remboursement du capital sont arrêtés, la page de l’ultralibéralisme, dans sa version eurolibérale, est définitivement tournée. Le SMIC est augmenté, comme les retraites, l’assurance-chômage, l’allocation adulte handicapé, les salaires des fonctionnaires. Le RMI est étendu aux jeunes de 16 à 25 ans sans emploi et non scolarisés, etc.

J’ajoute deux points essentiels : d’une part, le droit opposable à l’emploi est lancé, tous les citoyens à la recherche d’un emploi sont invités à se présenter dans les mairies, j’espère pouvoir revenir sur ce point plus tard pour bien l’expliquer ; d’autre part, une proposition d’appel à des accords bilatéraux de coopération commerciale est lancée à tous les pays membres de l’Organisation des Nations unies, j’espère aussi avoir le temps de m’expliquer sur ce point.

Un mot sur le référendum que je propose. Il vise à sortir de l’UE et donc de l’euro. Mais il a aussi pour conséquence de rendre obsolète le titre XV de la Constitution française qui place notre Constitution sous la domination du droit communautaire. Madame Le Pen, vous n’êtes pas crédible quand vous dites vouloir sortir de l’euro ou de l’Union européenne. Car pour y parvenir simplement et efficacement, avec le soutien du peuple, il faut nettoyer la Constitution française de toute sa pollution eurolibérale. Pourquoi ne parlez-vous pas de tenir un référendum pour réviser la Constitution française ?

Je m’arrête un instant sur les réquisitions que je viens d’évoquer. Il ne faut pas en avoir peur. Rappelons qu’à la Libération, en 1944 et 1945, de nombreuses réquisitions d’entreprises ont eu lieu. Leur but est double : interdire aux classes dirigeantes de préparer de mauvais coups, et redonner à la Nation les moyens de son indépendance et de son développement. Le président de la République nomme un administrateur provisoire dans chaque établissement. Dès le dimanche soir, il invite les salariés et les syndicats de ces établissements à se rendre sur place pour surveiller les sièges sociaux et centres informatique de ces établissements afin que nul ne puisse en sortir ou y pénétrer. La police est également mobilisée. Le lundi matin, ces administrateurs, accompagnés d’huissiers, de salariés et de forces de police, prennent possession des établissements. Les anciennes directions sont réquisitionnées et démises de leurs fonctions, elles doivent se mettre au service de l’administrateur.

Monsieur Lenglet, vous vous demandez comment trouver les 8 milliards d’euros nécessaires, chaque semaine, pour financer le déficit de l’État et son fonctionnement courant. C’est très simple. Je vous ai dit que le marché obligataire, primaire et secondaire, était fermé définitivement et que l’État ne se finançait plus sur les marchés financiers. Dans l’immédiat, deux mesures permettront de trouver ces 8 milliards d’euros par semaine sans aucune difficulté. D’une part, les banques et compagnies d’assurance devront obligatoirement acheter chaque semaine 4 milliards d’euros de bons du Trésor à un taux d’intérêt équivalent à celui du Livret A (2%). D’autre part, chaque semaine également, la Banque de France prêtera au Trésor les 4 milliards manquant, sans intérêt. Dans les semaines qui suivront, une troisième source de financement sera mise au point afin qu’une partie de l’épargne nationale vienne financer les dépenses d’intérêt général : élimination de la plupart des « niches » fiscales, réorganisation des instruments de collecte de l’épargne sur le modèle du Livret A.

Monsieur Lenglet, vous êtes un faussaire. Vos tableaux sur la croissance témoignent de votre part d’une profonde malhonnêteté intellectuelle. Car si on veut vérifier le taux de croissance du PIB dans le cadre de l’euro, on ne prend pas le trimestre de l’année en cours ! On regarde ce qui se passe depuis la création de l’euro dans les pays de la zone euro, et on compare avec des pays qui ne sont pas dans la zone euro. Voilà la vérité des chiffres et je vous demande de passer mon tableau à l’antenne :

La conclusion est exactement inverse à la votre : les pays de la zone euro ont connu une croissance beaucoup plus faible que tous les autres.

J’en viens à Madame Le Pen. J’observe qu’elle ne répond pas aux questions, et que vous, Monsieur Lenglet, ne faites rien pour obtenir des réponses. D’ailleurs vous posez trop de questions à la fois et vous permettez ainsi à Madame Le Pen de noyer le poisson. Est-ce que vous le faites exprès ?

Ce que nous propose Madame Le Pen se sont 6 à 8 mois d’accélération exponentielle de la crise et l’étranglement de la France. Comme Madame Le Pen, pendant sa campagne, va expliquer qu’elle veut sortir de l’euro, mais dans 6 ou 8 mois seulement, les marchés financiers vont se dire « chouette », si elle est élue on va pouvoir disposer de 6 à 8 mois pour s’amuser ! Madame Le Pen, vous allez livrer la France aux pilleurs ! Vous prétendez lutter contre le capitalisme financier, en réalité vous êtes son alliée ! En effet, les marchés financiers vont anticiper une augmentation des risques sur les obligations émises par l’État français. Les taux d’intérêt vont alors augmenter dans des proportions inimaginables, les agences de notation dégradant la note de la France à plusieurs reprises. La proposition de Madame Le Pen est donc non seulement totalement inefficace, mais particulièrement dangereuse dans le sens où, au prétexte de résoudre la crise, elle va l’aggraver et mettre la France à genou.

Je termine en précisant quelques éléments sur l’article 16 de la Constitution. Celui-ci stipule que « Après trente jours d’exercice des pouvoirs exceptionnels, le Conseil constitutionnel peut être saisi par le Président de l’Assemblée nationale, le Président du Sénat, soixante députés ou soixante sénateurs, aux fins d’examiner si les conditions énoncées au premier alinéa demeurent réunies. Il se prononce dans les délais les plus brefs par un avis public. Il procède de plein droit à cet examen et se prononce dans les mêmes conditions au terme de soixante jours d’exercice des pouvoirs exceptionnels et à tout moment au-delà de cette durée. » En fait, le président de la République doit conserver des pouvoirs exceptionnels pendant 3 à 4 mois, le temps que la nouvelle Assemblée nationale soit élue et que les billets en francs soient imprimés et mis en circulation.

Pour lire la suite : http://www.m-pep.org/spip.php?article2089

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