Maquis
Maquis, Alfons Cervera –La Fosse aux ours
Le 70 è anniversaire de la Retirada vient d’être
célébré et nous arrive une œuvre absolument superbe et salutaire, Maquis.
Dans le village de Yesares, non loin de Valence en
Espagne, des combattants républicains n’ont pas déposé les armes. Après la
victoire de Franco, ils ont organisé la résistance en créant le maquis de Cerro
de los Curas, en haut dans la profondeur de la montagne
En bas, dans le village, il y a l’aide discrète,
obstinée et tenace des femmes et des hommes. Les mois et les années passent. La
phalange est à cran car ceux du maquis mènent une lutte sans merci.
C’est, donc, dans l’aridité du combat que ce
déploie cette fresque épique du combat de l’armée des humbles et des humiliés.
La lutte est terrible avec sa cohorte d’atrocités, les phalangistes n’hésitant
pas à s’en prendre aux femmes et aux enfants.
Et ce qui frappe dans le récit c’est l’immense
détresse des hommes qui voient au cours
du temps leurs compagnons tomber et qui finalement doutent de leur victoire. Le
sens de la lutte pour ces combattants c’est une lutte contre l’oubli, contre le
silence de l’Histoire.
Mais c’est à cela que les vainqueurs ont travaillé,
détruire jusqu’à la mémoire des hommes et de leur combat.
Le style d’Alfons Cervera épouse parfaitement
l’âpreté de cette guerre, révélant sa dureté magnifiée par le courage de ce
petit peuple acculé à la souffrance. Un texte sobre, aiguisé comme un diamant
et maniant dans une économie de mots des images fulgurantes.
C’est magnifique et on ne peut que saluer le travail d’orfèvre du traducteur Georges Tyras qui a su réinvestir le texte pour nous donner à lire pour nous donner à lire la dure beauté de ce qui est décrit.
Niurka Règle