La stratégie de la peur
LA STRATÉGIE DE LA PEUR, LA STRATÉGIE DES CLASSES DIRIGEANTESIntroduction par Michèle Dessenne
Directrice d’une société coopérative ouvrière de production en Île-de-France dans le secteur de la communication, membre d’Escoop (Économie solidaire et coopérative), porte-parole nationale du M’PEP, ancienne secrétaire générale et membre fondatrice d’Attac.Suivie de l’intervention et des réponses de Serge Portelli
Magistrat , vice-président du tribunal de Paris, président de la 12e Chambre correctionnelle, ancien conseiller auprès du président de l’Assemblée nationale et doyen des juges d’instruction au tribunal de Créteil, membre du syndicat de la magistrature.A l’université d’automne du M’PEP, qui s’est tenue du 11 au 13 novembre 2010 à Luc-en-Diois (26)
La politique sécuritaire orchestrée par le gouvernement français s’articule avec la stratégie de la peur des classes dirigeantes dont l’objectif est de faire taire le peuple, de réduire sa capacité de rébellion, d’affaiblir l’impact des luttes syndicales pour conduire plus vite la destruction des acquis sociaux et régner en maître. Précarisation, paupérisation, chômage amoindrissent la potentialité de résistance sociale, organisent la concurrence de tous contre tous, la division et le communautarisme. Fichage, surveillance, multiplication des gardes à vue, promulgation de lois et de décrets scélérats, centres de détention pour les étrangers, reconduite à la frontière pour satisfaire aux quotas annuels, désignation de populations dangereuses, retour à des pratiques d’enfermement « des fous », détricotage méthodique des services publics, politique du résultat et du chiffre et affaiblissement des corps de fonctionnaires ouvrent une période « grise » comme la qualifie Serge Portelli. Ceci n’est pas le fruit du hasard ou d’un dérapage mais le résultat d’une idéologie. Celle, portée notamment par Nicolas Sarkozy, président-PDG d’un État « commercial ». Insidieusement, nous assistons à la création de sous-hommes, définis comme dangereux, des citoyens ennemis de l’intérieur pour les « héros d’aujourd’hui » que seraient les chefs d’entreprise, les « risqueurs modernes ». Face à cette offensive, pris dans cette période grise qui pourrait devenir brune, il est du devoir de chacun d’être vigilant, résistant et combattant. S’attaquer frontalement à l’idéologie déployée en France mais aussi au plan européen et mondial n’est pas une tâche secondaire, ni un supplément d’âme. Analyser pour déconstruire l’idéologie sur laquelle se déploie le libéralisme économique, s’appuyer sur l’héritage des valeurs de la Révolution française, de la Résistance, constitue une étape indispensable à la reprise en main par le peuple de son devenir et à la transformation sociale.
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