Les laisons ferroviaires

Les laissons ferroviaires, Jean-Pierre Martin, Editions Champ Vallon

Les liaisons ferroviaires seraient-elles devenues nos modernes liaisons dangereuses ? Il s’agit surtout dans ce récit plein d’esprit d’un narquois petit exercice de style autour de l’amour bien sûr, du désir et des frustrations..

L’aspect original c’est de situer  les scènes dans le vase clos du TGV entre le wagon n°16 et le bar.  La vitesse du train, qui suit inexorablement son trajet d’un point à un autre rend plus l’urgence de l’émergence des désirs plus dense et  plus définitif le sentiment du c’est maintenant ou jamais.

Nous avons en piste des hommes, des femmes, : un ethnologue, une universitaire, un saxophoniste, une psychiatre, un footballeur professionnel.  Dans cette comédie  jouée sous le regard des protagonistes, le contrôleur apparaît comme le chef d’orchestre du petit ballet improvisé.

Le jeu des regard, les déplacements, les brèves paroles comme le seront, sans doute, brèves aussi les rencontres nous séduisent par la malicieuse élégance du ton.

C’est vraiment une lecture agréable, écrite avec une légèreté qui convoque le sourire.

A lire dans le train, par exemple.  De toute façon, on ne vivra  sans doute pas, au cours d'un prochain voyage, le TGV comme un lieu sans porosité érotique ou autres rêveries.

« C’est un sujet inédit. L’amour contemporain. Ne riez pas. Ou plutôt les amours de rencontre. Les amours médiologiques, corrélés à une technologie, suivez-moi bien. On n’a encore jamais vraiment réussi à parler de ça au sens où je l’entends moi : l’amour au temps du TGV, au temps du porno sur toutes les chaînes, l’amour comme force générale, cœur et corps confondus, comme très grande vitesse de recherche éperdue de l’autre par tous les moyens.»