Colère de Stephane Hessel
Stéphane Hessel en colère contre le discours de Sarkozy, inconnu « depuis Vichy ».
Dans le journal L’Humanité d’aujourd’hui 3 août 2010, Lionel Decottignies interroge Stéphane Hessel, ancien résistant déporté et diplomate, co-rédacteur de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948, co-signataire de l’Appel des Résistants aux jeunes générations, proclamé à l’initiative d’ATTAC le 8 mars 2004.
Extraits choisis de cet entretien :
Le président Sarkozy « puise dans les électeurs de droite et d’extrême droite une partie de son soutien ».
« Son discours notamment celui de Grenoble, est une véritable erreur et une violation des principes démocratiques de notre Constitution ».
« Selon moi, toute la gauche doit (…) mettre au point une politique radicalement opposée à celle mise en oeuvre par Nicolas Sarkozy » (d’une part en matière de sécurité, d’autre part sur la politique de l’immigration).
« Ses prises de position, que nous n’avions plus connues depuis Vichy, sont très graves pour l’image qu’il présente en France et à l’étranger : celle d’une democratie bafouant ses valeurs traditionnelles. »
« Le souci d’un homme comme Sarkozy est d’apparaître comme l’homme providentiel, l’homme qui a la responsabilité de tout le pays à lui seul. C’est le grand danger qui guette notre démocratie (…). »
« La grande crise du capitalisme libéral entraîne une série de conséquences graves sur la différence entre les riches et les pauvres, ce qui implique des zones de sous-développement pouvant générer de la violence et de la délinquance. La tentation de répondre uniquement par la répression risque de porter atteinte, pas seulement en France, mais dans d’autres pays européens, à des valeurs fondamentales d’équité, de justice et de progrès social. »