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Pourquoi pas ? Le blog de Niurka R.
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25 juin 2013

Petite variation autour du bal

   

danse_bal

Dans le cadred d'une initiative sur la ville et autour d'une animation sur lr thème du bal, un atelier d'écriture avait proposé d'écrire des texte sur la thématique. N'ayant assité qu'à une seule séance, je me suis amusée à produire ces petits textes. Je ne suis pas certaine d'avoir obéi aux consignes. Mais j'aime travailler avec Thierry David, un animateur qui sait stimuler le désir d'écrire sans pesanteur.

Niurka

Petites variations

Bal, petit bal…

pourquoi petit, pourquoi pas grand ?

Tenez, le bal du 14 juillet il est grand

Grand bal

Petit bal

Bal tout court

Bal à l’endroit

Bal à l’envers

Et vice versa

Très important le vice versa

ça donne le rythme.

Baladin

Ballade

On dit bal à papa

Pourquoi pas

Bal à maman ?

Et puis c’est fou ce qu’il y a de bals

A Paris, à Bruxelles, à Moscou

Bal à Jo

Le monde est plein de bals

Balivernes !

Balivernes toi-même

Et les ballets,

Les ballerines, tu en fais quoi ?

Rien ?

Tous ces pas comptés

Recomptés

Croisés

Décroisés

Sautés

Tressautés

Ces bonds

Ces rebonds

Le grand bal du monde

Ça twiste

Ça swing,

ça swingue

Ça s’balance

Ça s’agite

Ça chaloupe

Ah ! Je rêve

Je rêve…

Balanchine

Les ballets russes…

Bal en Chine ?

Tiens j’irais bien en Chine.

*** 

Edouard est mort et bien mort. Il est mort lundi passé et nous sommes l’autre lundi, le suivant.

Comment je l’ai connu ? Au bal du quartier de la gare. Pas vraiment beau, mais quel danseur ! Alors, séduite par l’homme et par la danse, l’un n’allant pas sans l’autre. Le bal, on n’y coupait pas. Chaque samedi, vite la robe, le costume, le rasage, le maquillage, la coiffure, et hop, pour la rumba. Moi, c’est ce que je préférais, la rumba. Le soir, avant de m’endormir, je rêvais aux îles… Lui, c’était la paso. Remarquez, cela ne me déplaisait pas.

Maintenant plus jamais d’Edouard, et plus de bal. Il y a bien André, il a toujours voulu m’inviter. Mais moi c’était Edouard et personne d’autre.

Remarquez si André m’invitait ? Non, ça ne se fait pas. Qu’est ce qu’ils diraient les voisins ? Pas grand chose de bien, c’est sûr.

C'st vrai, je peux écouter des CD, celui du tango, c’est celui que j’préfère. Sûr que je vais pleurer.

J’y pense, tout de même, si André m’invitait, peut-être que je n’dirais pas non. Qu’y a-t-il de mal à cela ? Edouard disait toujours « Tant qu’il y a de la vie, faut du plaisir ».

 ***

« - Bonjour, elle me dit.

- Bonjour, madame ».

Elle a soulevé ses sourcils ? Elle est partie.

La dame traversa la salle. Je l’entendis dire à un type :

« - Bonjour !

  - Voulez-vous danser ? , l’autre lui dit.

  Grand sourire

 Et moi, comme un benêt, genoux serrés, mort de honte, je regarde effaré les premiers pas de la danse. Je devrais partir. Que fais-je, ici, dans ce cloaque ? Je la vois, sourire aux lèvres, maintien parfait. Et elle danse, elle danse, elle n’en finit pas de danser.

Encore une fois, que suis-je venu faire ici ? L’ennui, la solitude, l’insupportable solitude ? Je devais venir ici, pourquoi ? Je sais pas. En attendant j’y suis et j’y reste. Toujours minable, toujours à côté de la plaque.

Et mon costume, mon costume tout neuf, il est pas bien ? Le parfum, il est pas mal non plus, discret mais pas mal.

Oui, je sais, je sais, le problème au bal, c’est qu’il faut savoir danser, et moi, j’sais pas.

***

Bal du 14 juillet, avait dit ma mère. Obligatoire. Tu parles, déjà j’aimais pas les uniformes et nous voilà au bal des pompiers ! Ce monde ! C’est n’importe quoi. Ça se bousculait, là dedans. Et il faisait chaud, si chaud. Les lumières s‘allumaient, s’éteignaient. Le pire, c’est quand ma mère s’est mise à danser. C’était bizarre de la voir. C’était elle, mais pas elle. C’était autre chose. Un pantin en chair. Bien en chair. Une jupe noire serrée, outrageusement serrée. Et puis, ces talons ridicules. Elle riait, riait, on s’demandait pourquoi. Le type, toujours le même, à la moustache débordante. Un vrai carnaval.

Assise, je regardais, incrédule. Ah ! Ils s’arrêtèrent, se serrèrent la main, comme en hésitant, puis s’embrassèrent. C’est pas permis on se serait cru au cinéma.

Et voilà que ma mère perdit son chapeau et l’autre, là, à la moustache débordante, se mit à le chercher à quatre pattes au milieu des jambes virevoltantes.

Rires, je riais, pleurs, je pleurais. Mon cœur faisait des bonds. Tout devenait bleu. Je me demandais où j’étais. Une caverne, un voyage au long cours, des jeux interdits, une nuit d’aventures ?

 Je dormais lorsque j’entendis ma mère me susurrer : « t’as vu on s’est bien amusées ». Trop polie pour la claquer, mais c’était tout juste.

Niurka Règle

 

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  • Le blog s'ouvre sur les questions touchant à l'évolution mondiale intégrant diverses contributions : l''art, la littérature, et de façon générale, la culture qui interprètent le monde et font partie de ma façon d'appréhender le fait humain.
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