Tant et tant de chevaux
Tant et tant de chevaux, Luiz Raffalo, traduit du brésilien par Jacques Thiéros, Editions Métailié Suites
Nous sommes bien loi, ici, des clichés du Brésil dansant et chantant sous d’insouciantes sambas. Luiz Raffalo nous fait vivre une journée de déambulation dans la ville de Sao Paulo. Et là, dans une narration totalement maîtrisée on nous conduit au centre du quotidien d’une population plongée dans la misère, une population déstructurée et dont la vie apparaît quasi irréelle car rien n’y prend sens ni projet.
La langue est précise, rude, sans détour. L’auteur dans ses audaces narratives développe une rythmique fondée sur une succession de textes qui alternent récits courts ou plus longs. L’art de l’inventaire marque profondément le texte comme une urgence à dire..
La fin, comme une grotesque pirouette se termine par un menu gastronomique qui n’est autre qu’un pied de nez à ceux qui génèrent les bas fonds de la ville lumière du Brésil, fière de sa modernité. Seulement l’auteur se garde bien de poser un jugement explicite et c’est la force du roman.
Un premier roman ? Superbe !
Niurka Règle