Mustapha Boutadjine

Mustapha Boutadjine est graphiste-peintre« Black is toujours beautiful », C’est le thème de l’exposition qui est prévue pour le mois de mars 2001 (vernissage le 6 mars). C’est un travail de portraits ou de scènes de quelques personnalités noires qui ont marqué les consciences par leur engagement, littéraire, artistique, sportif, politique, etc. Le projet a pris deux années de travail, qui ont aboutis à la production de plus d’une vingtaine de tableaux de différents formats. Il utilise une technique particulière qu’il a surnommée : Graphisme-collage. Sa démarche est d’abord et toujours thématique. Black is beautiful » c’est le parti pris de sa dernière exposition. Ce slogan des années 70 des Black panthers semble à la fois très emblématique et approprié. L’antiracisme, combat d’actualité mérite bien de connaître ses précurseurs.

Christian Kazandjian

Le droit à la mémoire devrait être un devoir que chacun doit s’imposer pour ne pas perdre son humanité et se retrouver replonger dans les errements qui parfois conduisent les hommes à ériger des systèmes effroyables qui les transforment en monstres. Comment ne pas considérer « la traite des noirs » comme un crime contre l’humanité ! Vraiment peut on, encore aujourd’hui accepter qu’au moment de l’abolition de l’esclavage en 1848, les « propriétaires » aient été indemnisés ! Et que rien n’ai été proposer à ceux qu’ils exploitèrent ignominieusement ? Avons nous à ce point peur de notre histoire ? Reste-t-il encore tapies dans l’ombre, quelques scories de cette folie du « blanc » qui se veut supérieur à cause d’une couleur de peau, d’une religion, d’une culture, d’un espace, d’une technicité… ? C’est sans doute faute de ne pas avoir voulu extirper définitivement de nous cette part innommable de barbarie qui nous habite que, après les noirs, considérés comme des sous hommes, d’autres : blancs, connurent, à différentes époques, à leur tour, la ségrégation, la spoliation, le mépris, les camps, les pogroms… Eux avait « seulement » le malheur d’être là et différents. Nous devons nous réjouir qu’en ces jours du troisième millénaire naissant, des demandes de pardons, des repentances, des méa-culpa se soient à travers le monde manifestés. Que des hommes qui se croyaient à l’abri des poursuites de la justice des hommes dorment moins bien que par le passé. Cependant prenons garde à ce que la « vérité » du plus fort ne soit, réellement et objectivement, « toujours la meilleure ». Osons encore regarder notre histoire contemporaine et soyons vigilants à ne pas prendre pour argent comptant les affirmations des écrivains de l’Histoire présente qui nous désignent, sans nous laisser un temps de réflexion, ceux qui « doivent » être broyés, par on ne sait qu’elle impérieuse exigence d’un droit qui serait international, mais soumis au diktat d’une pensée mondialiste aux ordres ! Saluons, tous ceux qui ont un jour choisi d’être enfant de la terre, héraut des lendemains qui chantent, qui ont su harmoniser leurs coeurs et leurs actes en imprégnant, parfois de leur sang, les chemins qui menèrent à la dignité, à la reconnaissance de l’égalité des droits…Nul plus qu’eux ne doivent être présents dans nos mémoires. Ils ont pour noms : Abdoulaye Sadji (Sénégal), Angela Davis (USA), Chester Himes (USA),Donald Cox (USA), Eldrige Cleaver (USA), Frantz Fanon (Algérie), James Baldwin (USA), Louis Armstrong (USA), Louis Delgrès (Haïti), Malcom X (USA), Martin Luther King(USA), Miryam Makeba (Afrique du Sud), Mohamed Ali (USA), Mumia Abou Jamal (USA), Nelson Mandela (Afrique du Sud), Patrice Lumumba (Zaïre), Pelé (Brésil), Richard Wright (USA), Steve Biko (Afrique du Sud), Tommie Smith et John Carlos (USA), Toussaint Louverture (Haïti) et pour état d’être noirs ! Ils sont morts pour ce qu’ils étaient et qu’ils restent d’être ; des hommes et des femmes à qui l’Histoire doit une reconnaissance !

Michel Arab