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19 novembre 2012

De retour de Gaza, des universitaires accusent

 

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De retour de Gaza, Noam Chomsky et huit universitaires accusent

Olivier Vilain, samedi 17 novembre 2012

Les grands médias occi­dentaux ne reflètent pas la réalité vécue par les Gazaouis ni le réel déroulé des vio­lences, dénonce une délé­gation de retour de la bande de Gaza.

Les grands médias occi­dentaux ne reflètent pas la réalité vécue par les Gazaouis ni le réel déroulé des vio­lences, dénonce une délé­gation de retour de la bande de Gaza.

Ils sont Cana­diens, Amé­ri­cains ou Français. Ils reviennent de la bande de Gaza où ils ont séjourné du 18 octobre à 24 octobre dernier afin de par­ti­ciper au premier Col­loque inter­na­tional de lin­guis­tique appliquée et de lit­té­rature organisé par l’Université isla­mique de Gaza. Il faut dire que l’un d’entre eux s’appelle Noam Chomsky, le lin­guiste renommé et non moins célèbre militant anti-impérialiste.

De retour chez eux, les neuf uni­ver­si­taires sont restés en contact avec des Gazaouis et sont consternés par la manière dont les médias occi­dentaux pré­sentent l’escalade de la vio­lence qui est en train de frapper cette petite bande de terre où se concentrent 1,5 ?million de Pales­ti­niens depuis le déclen­chement de l’opération « Pilier de défense » par l’armée israé­lienne. Ils viennent de signer un appel au titre évocateur : « Nous accusons ! La sourde oreille des grands médias sur la situation et la gravité des atro­cités com­mises par Israël à Gaza. »

La cri­tique porte prin­ci­pa­lement sur le New York Times, la BBC et son équi­valent canadien, la CBC. Mais les remarques que font les uni­ver­si­taires peuvent faci­lement s’étendre aux grands journaux fran­co­phones. « Nous sommes frappés par la manière dont les événe­ments sont relatés dans les grands médias. Ceux-ci évoquent légi­ti­mement la terreur res­sentie par les Israé­liens qui doivent se réfugier dans des abris lors des tirs de roquettes pales­ti­niennes. Ce que nous dénonçons, c’est le dés­équi­libre dans le trai­tement média­tique car, jusqu’à présent, le même travail n’est pas fait pour pré­senter les effets des bom­bar­de­ments sur la popu­lation pales­ti­nienne », expliquent Phi­lippe Prévost et sa femme Verena Stresing, qui vivent du côté de Nantes. « Les articles qui rap­portent les meurtres commis se concentrent en grande majorité sur l’élimination des membres de la sécurité pales­ti­nienne », laissant souvent de côté les vic­times parmi les civils, écrivent les neuf uni­ver­si­taires, qui ajoutent : « La même ten­dance se retrouve dans les grands journaux européens. »

Dénuement extrême

Les intel­lec­tuels remarquent que la situation n’est pas la même des deux côtés de la fron­tière, du fait notamment du blocus imposé par Israël. « A la lecture des grands médias, nous apprenons très peu de choses sur les condi­tions dans les­quelles sont soignés les blessés dans les hôpitaux de Gaza », continue Phi­lippe Prévost, resté en contact avec un médecin canadien qui opère dans le plus grand établis­sement de la bande de Gaza. Les doc­teurs manquent de tout. Si bien que des vic­times de bles­sures graves sont ren­voyés chez eux, faute de médi­ca­ments tandis que des ampu­ta­tions sont effec­tuées sans morphine…

« Lors de notre séjour là-bas, l’extrême dénuement de la popu­lation nous a marqués, en par­ti­culier les femmes dont les maris sont détenus en Israël au mépris du droit inter­na­tional. Nous avons visité l’hôpital et le camp de réfugiés de Khan Younes, la deuxième ville de ce ter­ri­toire occupé : les maisons ne sont souvent pas achevées ou pas recons­truites après les bom­bar­de­ments, faute de maté­riaux de construction dis­po­nibles. Les infra­struc­tures de trai­tement des eaux ont été détruites, avec pour consé­quence une forte pol­lution de la nappe phréa­tique, comme nous l’a confirmé un ingé­nieur de l’Office des Nations unies pour les réfugiés de Palestine et du Proche-Orient (UNWRA). Les condi­tions de vie à Gaza sont rendues ter­ribles », se rap­pellent Philipp e et Verena, qui ont été surpris, dans le même temps, par l’accueil très cha­leureux des Palestiniens.

Chronologie biaisée

Les neufs uni­ver­si­taires pointent un autre biais : « Les grands médias font com­mencer la chro­no­logies des événe­ments à un moment qui permet de pré­senter les frappes israé­liennes comme des ripostes aux tirs pales­ti­niens. Le fait que quatre soldats israé­liens aient été blessés à la fron­tière le 10 novembre faisait pourtant partie d’une série d’événements incluant la mort de civils de Gaza, et n’en consti­tuait en aucun cas l’élément déclen­cheur, contrai­rement à la pré­sen­tation qui en est faite », note Philippe.

La vraie chro­no­logie n’est que rarement évoquée : « La flambée de vio­lence actuelle a débuté le 5 novembre dernier quand un Pales­tinien âgé de 20 ?ans et souf­frant appa­remment de troubles mentaux, Ahmad al-Nabaheen, a été tué (…) près de la fron­tière. Les médecins ont dû patienter pendant six heures avant d’être auto­risés à le secourir et pensent que son décès est très cer­tai­nement dû à cette attente. Puis, le 8 novembre, un garçon âgé de 13 ?ans qui jouait au football devant sa maison a été tué par l’armée israé­lienne qui avait fait une incursion dans le ter­ri­toire de la Bande de Gaza avec des chars d’assaut et des héli­co­ptères », écrivent les neuf universitaires.

Phi­lippe et Verana rap­pellent que des obus israé­liens tom­baient déjà sur Gaza, à la fin de leur séjour. « Nous avons cherché à nous mettre à l’abri, il n’y a nul part où aller dans ce cas. Nous avons pris conscience à cette occasion de la vul­né­ra­bilité de la popu­lation qui vit dans une véri­table prison à ciel ouvert », assure Philippe.

Désormais, la popu­lation pales­ti­nienne est menacée par une inter­vention ter­restre de l’armée israé­lienne, comme lors de l’hiver 2008. A en croire ces uni­ver­si­taires, les grands médias n’auront rien fait pour empêcher cela. Avec Noam Chomsky, ils appellent « les jour­na­listes du monde entier tra­vaillant pour des antennes de ces grands médias à refuser d’être ins­tru­men­ta­lisés à travers cette poli­tique sys­té­ma­tique de mani­pu­lation. Nous appelons également les citoyens à s’informer en consultant les médias indé­pen­dants et à laisser leur conscience s’exprimer », à travers des mani­fes­ta­tions, auprès d’associations et en sai­sissant leurs élus. Les Gazaouis ne sont pas tous seuls.

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