La tristesse de Samouraï

La tristesse de Samouraï, Victor Del Arbol, traduit par Claude Bleton, Actes Sud Actes noirs

« La tristesse du Samouraï » est un roman aux circonvolutions qui exigent du lecteur d’admettre le jeu subtil, complexe et labyrinthique qui navigue  entre les histoires individuelles et les événements historiques.

Nous sommes en Espagne et quarante ans vont séparer les événements (1941-1981). On pourrait presque dire que ces années sont presque scindées entre deux coups d’Etat, l’avènement de Franco et la tentative de coup d’Etat pour rétablir le franquisme.

Au cours de ces années que l’on aurait pu croire apaisées, le franquisme a pérennisé une sorte de nostalgie, mentale et politique, dans certains milieux et dans tous les rouages de l’Etat.

Tout commence sur un quai de gare. Isabelle a quitté le domicile familial. Accompagné de son plus jeune fils Andrès, elle part pour le Portugal.  Le voyage n’aura pas lieu. Le fils est ramené chez son père et isabelle terminera au fond d’un ravin tuée par deux balles tirées par son ancien amant.

Il faut, à partir de là, suivre les méandres de ce récit âpre, violent et foisonnant pour vivre les différents drames qui s’y jouent.

Maria, une jeune avocate idéaliste et courageuse, fonce et fait condamner à perpétuité l’inspecteur el Cala, au cours d’un procès retentissant. Sous les feux de la rampe, sa carrière est lancée.  Elle a fait une erreur, mais dans sa quête de vérité, et quand celle-ci éclate, elle peut donner sens à son travail. Et se réconcilier avec elle-même.

Construit comme un puzzle aux emboîtements complexes, ce thriller nous happe littéralement dans un engrenage infernal. Beaucoup de morts. Beaucoup de morts mais les vivants sont exsangues et en quelques sortes ressuscités.

La multiplication des rebondissements ajoute au plaisir intense et effaré que nous éprouvons à la lecture de ce livre.

Un premier roman ? Une narration parfaitement maîtrisée ?

Respect, monsieur Victor del Arbol !

Niurka Règle