Dolce Vita

Dolce Vita 1959-1979, Simonetta Greggio – Stock

1959, la bataille de la Dolce Vita fait rage. 1960, le film de Federico Fellini obtient la palme d'or à Cannes.
Et l'Italie comment va-t-elle ? L'Italie va mal. Les « années de plomb » connaissent les soubresauts d'une violence rare, impensable dans sa dimension de cruauté froide et délibérée.
Les enjeux politico-financiers, le rôle de la mafia, l'extrême droite et l'extrême gauche en ébullitions, toutes deux infiltrées par des éléments de la C.I.A., un Vatican dans l'ombre mais actif, comme la loge P2 qui tire les ficelles,  une Italie plongée dans l'effroi suite aux attentats meurtriers...
Mais, si le livre de  Simonetta Greggio est un récit très informé, il n'en reste pas moins une belle fiction dont la structure en courts chapitres sont comme le défilé séquentiel d'un film.
Le vieil aristocrate, Malo,  éprouve à l'approche de la mort, le besoin de se confesser. Grand libertin, il a voué sa vie aux seuls plaisirs : voyages, amours, fêtes...Au cours de cette vie débridée, il approche aussi le pouvoir. Homme cultivé et lucide, il s'entretient avec Severio sur l'Italie de ces années. Et là, dans l'intimité  des deux hommes,  l'auteure dévoile la face cachée de la dolce vita.
Finalement au déclin de la vie de Malo, le condottieri peut entrer en scène et, cynique retour des choses, l'ère de Berlusconi peut commencer.
Très beau roman, à l'écriture élégante et nerveuse qui décrit avec beaucoup de maîtrise la complexité des engrenages mafieux qui ont fait taire « ceux qui savaient », sur fond d'une Italie immuable dans sa beauté sous le regard de Malo et de  confesseur tourmenté. Mais, ceci est une autre histoire..

Niurka Règle