Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Pourquoi pas ? Le blog de Niurka R.
Pourquoi pas ? Le blog de Niurka R.
Archives
Derniers commentaires
Newsletter
18 novembre 2010

Modèle chinois

DSC00399

 

28 avril 2010

Modèle chinois et marché mondial

 

L’insertion de la Chine dans le marché mondial

 

signifie-t-elle la mort programmée du « modèle chinois » ?

 

Juin 2007

 

En 1978 le gouvernement chinois décide une « politique d’ouverture », destinée à remettre la Chine sur la voie d’un développement rapide. Mais cette politique avait une seconde finalité : favoriser la « réforme », c’est-à-dire la politique qui visait à surmonter les travers d’une économie administrée en y introduisant des mécanismes de marché, sans pour autant saborder la propriété publique. Pour redynamiser cette dernière, on décida d’une part d’emprunter au capitalisme celles des institutions et des règles qui pourraient lui être utiles, d’autre part de l’affronter au défi de la présence d’un secteur privé, y compris étranger. Ce qui supposait entrer dans le grand jeu du commerce mondial. Peu à peu, par tâtonnements, s’est construit ainsi quelque chose comme un « modèle chinois », qui semblait montrer une voie originale de sortie des systèmes de type soviétique, et qui fut baptisé « économie socialiste de marché » - modèle qui devait faire école au Vietnam et dont Cuba devait commencer à s’inspirer. Presque trente années plus tard le développement est bien au rendez-vous, mais le modèle chinois paraît fortement menacé par l’ouverture, et notamment par l’entrée de la Chine dans l’OMC, qui devait lever tous les obstacles à cette ouverture, mais qui, ici comme sur toute la planète, l’exposait à se voir imposer un modèle néo-libéral à l’évidence diamétralement opposé à toute forme de socialisme, fût-elle de marché. La plupart des analystes croient à cette mort programmée – qu’elle soit voulue ou non.

 

Nous allons essayer de montrer que les choses ne sont pas aussi simples. Nous commencerons par un bilan quantitatif de la politique d’ouverture. Puis, à la différence de la plupart des analystes, qui font passer au second plan les formes d’appropriation sociale qui lui sont propres, nous nous attacherons à caractériser le modèle chinois - en l’inscrivant dans son contexte historique, faute de quoi on risque de se tromper lourdement sur sa signification. C’est alors qu’on pourra se demander dans quelle mesure l’ouverture sur le marché mondial peut l’aider à se consolider ou au contraire menace d’en saper les fondements.

 

 I Les avantages de l’insertion dans le marché mondial

 

Les finalités de la politique d’ouverture

 

La Chine voulait exporter, suivant en cela la politique qui avait si bien réussi au Japon, puis aux quatre « dragons asiatiques ». Mais ses entreprises n’avaient ni les compétences pour produire selon des standards mondiaux (en particulier de qualité), ni des circuits de commercialisation suffisamment souples et performants, ni les techniques commerciales pour le faire de manière efficace – son seul atout était le coût de sa main d’œuvre. C’est pourquoi elle a délibérément fait appel aux investissements directs étrangers, d’abord dans les « zones économiques spéciales ». Ce fut un succès : les capitaux étrangers ont donné une vive impulsion aux exportations, mais il faut noter qu’ils le firent en association à des capitaux chinois au sein de co-entreprises – la forme de loin privilégiée et prédominante de ces investissements. Actuellement les entreprises sino étrangères représenteraient 58% du commerce extérieur chinois (exportations et importations). Par ailleurs il faut noter une montée en gamme des exportations : d’abord limitées à des produits de basse technologie, ou confinées dans des activités d’assemblage à partir de composants importés, elles comportent de plus en plus des produits élaborés et de haute technologie (par exemple dans la production de matériels informatiques).

 

La politique d’encouragement à l’exportation visait non seulement à doper la croissance chinoise, mais aussi à faire entrer des devises pour accroître les importations. Importations essentielles moins pour les biens de consommation que pour les biens de production, les technologies, et plus généralement l’investissement immatériel (savoirs issus de la recherche développement, domaines où la Chine était, et est encore en retard[1]). Ici à nouveau c’est un succès (on sait comment les négociateurs chinois marchandent âprement les transferts de technologie lors de la constitution de co-entreprises), tant les investisseurs étrangers sont désireux de s’implanter dans « le plus grand marché du monde » - au prix parfois de sérieux déboires.

 

 Les résultats de la politique d’ouverture

 

Au final les échanges commerciaux chinois sont excédentaires[2]. La Chine est devenue le troisième exportateur mondial après les Etats-Unis et l’Allemagne, passant devant le Japon. C’est là l’un des secrets de sa croissance. Elle engendre 12% du commerce mondial[3].

 

Elle doit ce succès en partie grâce à son entrée dans l’OMC, qui garantit la poursuite du processus. Avant son entrée, en effet, elle se heurtait à des barrières à l’exportation (notamment l’existence de quotas d’exportation dans le textile et l’habillement)[4] et surtout elle dépendait du bon vouloir des pays importateurs : il lui fallait chaque année négocier la clause de « la nation la plus favorisée », ce qui la mettait sous pression politique. Echapper à cette conditionnalité fut d’ailleurs la principale raison de sa demande d’admission dans le club. Désormais son taux d’ouverture[5] n’était plus, en lui-même, une menace sérieuse sur son développement, d’autant plus que la diversification de ses exportations la mettait à l’abri des risques d’une croissance par trop tirée par les exportations.

 

Un autre avantage de cette entrée dans l’OMC est de faciliter l’arrivée des capitaux étrangers, et par là même d’accroître ses réserves de change, jusqu’à un montant jamais atteint par une banque centrale (plus de 20% des réserves mondiales de change). Ces réserves sont en effet aujourd’hui considérables : elles auraient dépassé les 1.000 milliards de US dollars. Et elles ont un double avantage : elles permettent de maintenir la parité (avec une très petite marge de fluctuation) avec la monnaie mondiale, le dollar, même si les Etats-Unis et les autres pays font un certain forcing pour obtenir une réévaluation du yuan (pour rendre les marchandises chinoises un peu moins compétitives) ; elles sont assez importantes pour permettre une grande masse de financements. Mais la souveraineté monétaire ainsi conquise, grâce à la politique d’ouverture (concernant les marchandises et les capitaux), soulève un problème de fond  : quel est le meilleur usage à faire de ces réserves ?

 

On le sait, le gouvernement chinois en a fait une arme économique et politique. Il achète en grande quantité des bons du Trésor américain, bien qu’ils soient à très faible taux (2%). Par là il contribue à financer le déficit budgétaire états-unien (la Chine est l’un des grands créanciers du Trésor américain) et concourt à maintenir les taux d’intérêt américains à un bas niveau, ce qui soutient la croissance de la consommation des ménages états-uniens (dont le niveau d’endettement est exceptionnellement élevé)…donc le flux des importations en provenance de Chine. En participant au « système dollar » (une monnaie mondiale soumise en fait à la régulation des banques centrales des grands pays[6]), elle peut tenir la dragée haute aux Etats-Unis et jouer un rôle important dans la croissance mondiale. Mais d’un autre côté elle est relativement tributaire de la bonne santé de l’économie états-unienne. On peut se demander cependant si cette sorte d’entente tacite va finalement au bénéfice de son économie.

 

Car les réserves de change pourraient servir à d’autres usages, notamment à améliorer ses infrastructures, son système d’éducation et de santé – autant de bases d’une croissance endogène – ou encore à financer ses prestations de retraite et ses prestations sociales – et lutter ainsi contre des inégalités criantes. Il est vrai que cela pousserait le yuan à la hausse (la Banque centrale devant vendre des dollars contre des yuans).

 

Quoi qu’il en soit, il est indéniable que la politique d’ouverture a bénéficié à la Chine quantitativement, en termes de croissance et d’élévation du niveau de vie. Mais nous en arrivons à la question : ne remet-elle pas en cause la construction et la pérennisation du « modèle chinois » ? Et que peut-il en résulter pour la Chine ?

 

 

II Brève caractérisation du « socialisme de marchė » à la chinoise


Pour lire la suite : http://tonyandreani.canalblog.com/archives/chine/index.html

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Pourquoi pas ? Le blog de Niurka R.
  • Le blog s'ouvre sur les questions touchant à l'évolution mondiale intégrant diverses contributions : l''art, la littérature, et de façon générale, la culture qui interprètent le monde et font partie de ma façon d'appréhender le fait humain.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité