La porte de l'eau
La porte de l'eau, Rosette Loy , traduit de 'italien par Françoise Brun -Rivages
Un texte intense dont l'histoire se déroule à Rome dans les années 30. Une enfant raconte et se raconte. D'une famille aisée, elle manque cependant de l'essentiel : d'affection. Des parents distants, une éducation religieuse pesante, sous l'autorité de religieuses indifférentes et sévères.
Si de façon feutrée et parfois violente, l'enfant tente d'attirer l'attention des adultes, ces approches restent sans effet et la renvoient à son statut d'enfant solitaire.
Alors, elle se réfugie dans l'univers de contes qui lui révèle la réalité morbide de l'univers humain.
Cependant, c'est à travers Anne-Marie, la jeune gouvernante allemande, qu'elle porte sa quête éperdue d'amour et d'affection. Il n'en est rien car Anne-Marie reste insensible à sa demande, car la personne elle-même est un être froid, un autre monde, et capable de cruauté.
Parallèlement, l'enfant, observe à travers la fenêtre, celui de la famille de Régina, famille joyeuse, aimante, vivante et qui attire l'enfant. Elle voudrait tant jouer avec la petite fille aux lourdes boucles blondes. Mais la famille est juive...
Un texte magnifique à l'écriture absolument superbe d'une poésie oeuvrant dans la complexité où chaque mot pèse par la magie de leurs images chargées du sens douloureux d'une solitude d'enfant.
Et la part la part autobiographique donne une intériorité au roman profonde et pudique.
Un petit bijou littéraire, magnifiquement traduit, à lire et à relire.
Niurka Règle