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Pourquoi pas ? Le blog de Niurka R.
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30 mai 2010

Beaux seins Belles fesses...

9782020385848


Beaux seins Belles fesses, les enfants de la famille Shangguan, Mo Yan –Seuil

Traduit du chinois par Noël et Liliane Dutrait.

Un roman, non seulement surprennent, mais un roman magnifique.

Des décennies de l’histoire de la Chine sont évoquées ici et ce d’une manière si inattendue que l’on en reste tout ébahi tant l’art consommé des effets de surprise donne à l’ensemble de ce gros roman un caractère si singulier.

Tout débute pendant la guerre sino-japonaise Et tout débute par une triple naissance : une ânesse et deux jumeaux, une fille et un garçon. Pensez, donc, un garçon, alors que Shangguan Lushi avait donné jusque là  naissance à huit filles !

Et c’est justement sous le regard de Gintong, l’Enfant d’Or, que nous assistons à l’immense fresque de l’histoire de la société chinoise.

Cet enfant, dont le regard lucide est fasciné par les seins et en tout premier lieu par les seins de sa mère. Sa vision érotico poétique se porte aussi sur les fesses des femmes et les scènes présentées ont une truculence rabelaisienne.

Gintong est donc entouré de ses sœurs. huit femmes, et quelles femmes ! L’enfant porte sur celles-ci un regard fait d’étonnement, de curiosité et de tendresse.

A côté de la famille tiraillée par les événements, chacun prendra parti et c’est tout un petit peuple qui est décrit avec son courage, sa débrouillardise, ses faiblesses, ses révoltes, ses cruautés et ses solidarités. Le poids des traditions, le mélange des cultes, la venue progressive de la modernité, font de cette fresque un témoignage extraordinaire. Témoins du passage d’une époque quasi féodale, à la période communiste, puis glissant vers la société de marché, nous sommes surpris par la capacité du peuple à s’adapter et à puiser dans les bouleversements de l’Histoire une manière de vivre et de penser.

Mais, ce qui emporte l’adhésion du lecteur c’est bien l’écriture de Mo Yan. Tout d’abord une certaine distance et même temps une réelle empathie pour ses personnages, un regard, souvent amusé, qui évite le réalisme froid et clinique. Et puis, une langue pleine de poésie avec ses métaphores surprenantes qui puisent dans la nature ses descriptions d’une étrange sensualité.

Je ne vous le cache pas, le volume est épais. Il faut le boire à petite gorgée, comme le fait Gintong du lait de sa mère.

Superbe.

Niurka Règle

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