L'ombre du vent, Carlos Ruiz Zafon
L'ombre du vent, Carlos Ruiz Zafon, Grasset, livre de Poche
Lorsqu’on a tourné la dernière page du roman de
Carlos Ruiz Zafón, on éprouve le plaisir immense d’avoir parcouru un roman
populaire qui témoigne ici de ses lettres de noblesse.
La fusion des genres, réaliste, poétique,
historique, policier, fantastique compose dans le récit une alchimie qui
fonctionne d’un bout à l’autre d’une narration sensible, poétique, grave,
amusée et en tout point inventive.
Dans ce récit foisonnant où les multiples
rebondissements vous secouent et ravivent votre plaisir nous sommes au cœur
d’une histoire familiale complexe, violente ancrée dans la folie humaine.
Mais le roman est surtout le roman du roman, dans
une mise en abyme superbe. Trois personnage s’en détachent : l’écriture,
le roman, Barcelone. Au sein de cette triple configuration, il y a ce qui bouge
le Monde : l’amour, la mort, la vie.
Tout commence lorsqu’un homme mène son fils dans un
lieu tenu secret : le cimetière des
livres oubliés. Là, on l’invite a choisir un livre dont il sera le
dépositaire. Ce sera « L’ombre du vent » d’un certain Julian Carex,
inconnu au Panthéon des livres. Mais l’enfant, lui, aura, dans la nuit même
« dévoré » le livre. Hanté par l’auteur dont le mystère ne cesse de
le troubler, Daniel partira à sa recherche.
Au cours du voyage initiatique, Daniel rencontrera
des personnages étonnants, connaîtra l’amitié et finalement l’amour.
Dans un labyrinthe où l’aventure, par un effet d'emboîtement ,ne cesse de multiplier les effets de miroir, nous sommes littéralement happés par une histoire placée au sein d’une Barcelone troublée et troublante, au lendemain de la guerre civile.
Niurka Règle