Réchauffement climatique : peut-on encore réparer ?
Le réchauffement climatique s'accélère et certains phénomènes sont désormais irréversibles, selon le GIEC
Plusieurs études publiées depuis deux ans pointaient dans la direction d'une accélération du réchauffement climatique. Mais la prudence du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (GIEC) l'avait incité à exclure ces éléments de son rapport quinquennal de 2007. Le rapport d'étape publié hier en plein sommet du G20 à Pittsburgh change radicalement la donne.
«La rapidité et l'ampleur des changements climatiques semblent en voie de dépasser les prévisions les plus alarmantes du dernier rapport du GIEC», résumait hier la déclaration publiée par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
Telles
sont en effet les conclusions auxquelles en arrivent 400 des principaux
météorologistes et chercheurs de haut niveau mobilisés par le GIEC pour
produire ce nouveau rapport d'étape à un peu plus de deux mois de la
conférence de Copenhague, dont l'issue semble déjà problématique. (On
peut le télécharger sur le site Internet du Devoir.) Le dernier rapport
quinquennal a été publié en 2007 après avoir été contre-expertisé par
plus de 1200 chercheurs de partout dans le monde.
Non
seulement plusieurs scénarios parmi les plus pessimistes sont déjà en
train de se matérialiser, mais aussi plusieurs des scénarios de long
terme sont à nos portes, sinon déjà en marche, précise le rapport.
Ainsi,
la hausse du niveau des océans, qui devait se situer entre 18 et 59 cm
d'ici 2100 (par rapport à 1990), devrait maintenant atteindre entre 0,8
et 2 mètres, ce que refusaient d'envisager en 2007 plusieurs chercheurs
plus conservateurs du GIEC. Le rapport précise que des indices
importants incitent à penser que les niveaux des océans pourraient
s'élever «de cinq à dix fois plus dans les siècles suivants» si les
glaciers qui couvrent le Groenland, l'Antarctique et l'Himalaya fondent
plus vite que prévu.
Or
les derniers relevés faits au Groenland indiquent qu'à l'été 2007, la
fonte des glaciers a été 60 % plus abondante qu'en 1998. Des taux de
fonte similaires ont aussi été mesurés dans l'Antarctique.
Quant
aux trente glaciers témoins des neuf grandes chaînes de montagnes qui
servent au suivi du réchauffement planétaire, la vitesse de leur fonte
depuis l'an 2000 a doublé par rapport aux deux dernières décennies. À
ce rythme, les chercheurs prédisent la disparition des glaciers des
Pyrénées d'ici 2050 et d'Afrique tropicale d'ici 20 ans, provoquant
d'importantes pénuries d'eau pour les humains et les autres espèces
vivantes.
Le
rapport indique que l'accélération maintenant confirmée par le GIEC du
réchauffement de la planète est déjà en train de faire franchir à
plusieurs grands écosystèmes le «seuil d'irréversibilité» qui mène à
leur disparition.
Pour lire la suite : http://www.ledevoir.com/2009/09/25/268578.html