Miroirs tragiques du fait divers
Petit éloge des faits divers, Didier Daeninckx -Gallimard Folio
Pour faire court et incisif, les cinq nouvelles qui composent “ce petit éloge des faits divers” sont autant d’entrées dans l’histoire, la petite et la grande.
Le fait colonial dans “Prise de tête”, aux eaux troubles d’une police abjecte dans “Douche franche”, nous faisons face aux récits traités au scalpel par la plume de Didier Daeninckx.
Les récits ainsi posés tiennent à la fois du journalisme et du roman. Mais ce qui frappe dans les choix ainsi portés par l’écriture, c’est le refus de la dépolitisation du fait divers tel qu’elle s’exerce dans nos médias. En effet, il y a un dévoiement de fait du fait divers dans dans ce qui est recherché : la peur et le compassionnel.
Ici, il s’agit tout à la fois de nous révéler les aspects obscurs de le la vie humaine (Loto stoppeur), mais également de nous renvoyer (Je touche du bois) le miroir dégradé de notre société.
Inutile de dire que la maîtrise narrative est au rendez-vous de ces petites morts sans importance mais hautement symboliques de nos sociétés.