José Bové, l'histoire d'un reniement

Les trahisons dans l’histoire se succèdent et se ressemblent. Il y est toujours question du pouvoir.

José Bové a utilisé avec art l’habit du bon samaritain antilibéral, façon paysan combattant : lieu mythique du Larzac, OGM, Confédération paysanne, Via Campesina., mission en Palestine, Attac, TCE...rien n’arrêtait plus ce chevalier des temps modernes dans son juste combat qui fut aussi le nôtre. Mais...

C’est vrai qu’il s’est fait un nom et même que son nom brouille les cartes, José Bové restant dans la mémoire populaire comme celui qui a épousé toutes les bonnes causes, entre autres écologiques, avec fauchages illicites...

L’épisode tristement célèbre de la prison, à Villeneuve-lès-Maguelonnes, avait rassemblé autour de sa personne nombre de militants sincères.

Seulement, voilà, il y a retournement de veste. Le "ni droite, ni gauche est un air qu'on entend de l'UMP ...maintenant José Bové.

Ce pourrait-il qu’il y ait eu tromperie sur la personne et que José Bové n’ait joué, jusque là, qu’une seule partition, c’est à dire la sienne ?

Sous son habit de pèlerin paysan, sa bonhommie, sa moustache, sa pipe et ses discours, souvent simplistes, on a tout de même là la figure du politicien “qui veut arriver loin”.

On avait pu ressentir une gêne face à son goût excessif pour les médias. L’épisode où il s’était compromis avec Drucker fut déjà peu apprécié par certains de ses amis. Était-ce prémonitoire ? Il avait l’art d’être présent, toujours, là où il le fallait. Quand il y avait des caméras. Il n’y avait, alors, d’images que pour l’homme à la pipe.

Chacun son parours, me dira-ton. Mais là où le bât blesse c’est lorsque José Bové renie son combat contre le TCE dans son dernier ouvrage “Un Paysan pour l'Europe” aux éditions Delachaux et Niestlé (7 mai 2009).

Enfin, le cerise sur la gâteau, José Bové avait déclaré sur France 5, le 3 mars 2007, avoir été expulsé de Cuba en 2001, alors que dans son livre, "un paysan du monde" Fayard, 2002, il y parle d’un “départ tranquille de la Havane”.

Après son échec aux présidentielles, José Bové était, alors,  devenu disponible. Quoi faire.? Rentrer benoitement à la maison ? Il y avait encore les européennes et la personne de Cohn-Bendit n’était pas un mauvais cheval. Deux ambitions valent mieux qu’une et l’union fait la force, n’est-ce pas ?

Aussi, un nouvel horizon s’ouvre pour José Bové...Pour la bonne cause bien sûr.

Ses anciens amis sont estomaqués. Moi pas.

Niurka Règle