Black bazar, Alain Mabanckou
28 février 2009
Black Bazar, Alain Babackou - Seuil
Un récit étonnant par sa vitalité, qui se jouede la dérision et de l’auto-dérision sans jamais sombrer dans l’ironie cruelle, mais riche d’une joyeuse impertinence.
Le héros de l’histoire est un jeune dandy africain “sapé” de vêtements de luxe de façon ostentatoire dans une sorte de jeu de masques, pour adoucir la face sombre de l’exil.
Le désir d’écrire lui tombe dessus au détour d’une rupture amoureuse. C’est l’occasion pour l’auteur de décrire le melting-pot africain de la capitale et tomber le masque, sans en avoir l’air, de souffrances tenues secrètement cachées .
Un récit drôle, original et d’une vivacité étonnante pour nous parler des africains de Paris. Sous le verbe vif, souvent déjanté, Alain Mabanckou n’occulte en rien les drames humains, vestiges du colonialisme, de la corruption, du racisme ordinaire, de l’exil et des amours aux accents doux-amers.
On découvre, dans ce récit en mosaïque, une écriture jubilatoire où la vie est présente, malgré tout, et bien présente. Et l'auteur, se jouant de soubresauts langagiers magnifiquement rythmés, nous offre une fête littéraire dépoussiérée et totalement maitrisée.
Un roman profond et savoureux
Niurka Règle
28 février 2009